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L'art. 107 CBE dispose que toute partie à la procédure ayant conduit à une décision peut recourir contre cette décision pour autant que celle-ci n'ait pas fait droit à ses prétentions. Il n'est pas fait droit aux prétentions d'une partie au sens de cet article si la décision rendue est en deçà de ce que cette partie souhaitait obtenir (cf. T 244/85, JO 1988, 216 ; T 1682/13). C'est la comparaison entre la requête formulée en première instance et le dispositif de la décision qui est déterminante à cet égard (cf. T 244/85, JO 1988, 216). Conformément à la décision T 234/86 (JO 1989, 79), il n'a pas été fait droit aux prétentions d'une partie si la décision n'accède pas à ses requêtes principales ou à ses requêtes subsidiaires qui précèdent la requête subsidiaire à laquelle il a été fait droit (cf. également T 392/91). Tel n'est pas le cas si le titulaire du brevet retire sa requête principale ou ses requêtes subsidiaires antérieures, et donne son accord à la requête subsidiaire à laquelle il a été fait droit (T 506/91, T 528/93, T 613/97, T 54/00 et T 434/00). Dans ces trois cas, le brevet avait été maintenu sous une forme modifiée par la division d'opposition.
La question de savoir si une décision rendue par une instance visée à l'art. 106 CBE fait droit ou non aux prétentions d'une partie se pose dans le cadre de l'art. 107 CBE lorsqu'il s'agit de déterminer si une partie est admise à former un recours.
Un recours est irrecevable si le requérant cherche uniquement à modifier non pas la décision en soi, mais ses motifs (T 84/02) ou si le seul objectif est d'éclaircir une question de droit ne présentant aucun intérêt pour l'affaire (J 7/00), quoiqu'en l'espèce, la chambre ait décidé de statuer sur la question (voir également la décision T 1790/08). Abandonner des revendications afin d'obtenir une décision rapide pour être en mesure de former un recours rend également le recours irrecevable s'il a été fait droit aux requêtes du titulaire du brevet (T 848/00).
Dans l'affaire T 735/13, la chambre a fait observer qu'il ne peut pas être question de grief lorsqu'un requérant est d'accord avec la décision au moment où celle-ci est prise, mais change ultérieurement d'avis. Tout grief suppose une divergence entre les prétentions du requérant au moment de la décision et la teneur de la décision elle-même.
Dans l'affaire T 298/97 (JO 2002, 83), la chambre a estimé que si l'acte de recours est déposé par une partie aux prétentions de laquelle il n'a pas été fait droit mais que le mémoire exposant les motifs du recours est déposé par une personne physique ou morale qui, bien qu'économiquement liée à la partie lésée, est différente de celle-ci, le recours ne peut être considéré comme recevable.