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2023-2024 | Catalyst lab & Deep vision | The making of tomorrow
- Introduction
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Exposition Ars Electronica à l'Office européen des brevets, du 5 octobre 2023 au 15 juin 2024
© Ars Electronica, Photo: Christian Kain
Pour marquer le 50e anniversaire de la Convention sur le brevet européen, l'Office européen des brevets (OEB) a invité Ars Electronica, institution consacrée aux nouvelles formes d'art médiatique basée à Linz, à assurer le commissariat d'une exposition devant occuper le sous-sol du siège de l'OEB. Auparavant, des locaux de près de 1 000 m² avaient abrité le Registre où étaient archivées les demandes de brevet. Avec la numérisation des procédures de demande, cette utilisation des locaux ne se justifiait plus. À l'occasion de la réaffectation du sous-sol, nous avons travaillé avec Ars Electronica à la définition d'un concept porteur pour une utilisation des locaux qui préserve l'ADN premier d'archives des brevets, tout en créant un lieu original destiné à accueillir nos agents et nos visiteurs.
Il a fallu près de deux ans pour transformer les archives en un espace culturel. Nous tenions à préserver autant que possible l'atmosphère des débuts, en utilisant les caractéristiques étagères mobiles des archives comme supports pour exposer des œuvres d'art médiatique plus particulièrement orientées vers la technologie. Les dossiers des brevets d'antan ont été intégrés à l'exposition pour montrer comment travaillaient autrefois les examinateurs de brevets et pour préserver l'héritage culturel de ce mode d'archivage du savoir technique, de manière que les générations à venir puissent se faire une image du passé et du rôle de l'OEB.
Dans le monde actuel, il importe plus que jamais que le progrès technique respecte les objectifs de développement durable des Nations Unies. C'est ce qui ressort avec force de la production numérique Pulse of the EPO, pour la création de laquelle le duo d'artistes Quadrature a collaboré avec l'OEB. Elle peut être visionné en première dans notre espace d'exposition immersif Deep vision. La vidéo projetée au moyen d’un projecteur 3 x 4k sur une paroi de 11 mètres de long relate une série d’histoires toutes différentes qui reflètent la dynamique mondiale des dix millions de demandes de brevets portant sur des « technologies ou applications visant à l'atténuation du changement climatique ou à l'adaptation à ce changement » (selon les termes du système de classification de l'OEB où Y02 identifie les technologies vertes). Dans cette production, les deux artistes basés à Berlin s'appuient sur PATSTAT, la base de données statistiques mondiales de l'OEB en matière de brevets, pour extraire – dans une interprétation libre – des données de cet immense ensemble.
Le big data, l'intelligence artificielle, la robotique, la production de matériaux et la fabrication durable, le sommeil comme technologie climatique, les expériences pour faire pousser des plantes dans l'espace, les systèmes de classification des données et le blockchain, les écosystèmes impactés par l'activité humaine – le Catalyst lab créé par Ars Electronica met en évidence les enjeux et défis mondiaux de notre temps, étudie l'impact des technologies sur notre société et repère les changements rapides entraînés partout au monde par l'innovation et le progrès. Gigapixel Editions, production numérique commandée par l'OEB et réalisée spécifiquement pour l'espace d'exposition immersif Deep vision, nous rend attentifs à ce que le progrès technique peut apporter à la façon dont nous examinons les œuvres d'art. Ces archives numériques nous font découvrir trois œuvres de la collection d'art de l'OEB sous un autre jour, à l'aide d'une technique de projection à très haute résolution.
La quête perpétuelle d'une meilleure qualité de vie, de davantage d'efficacité à meilleur coût et d'horizons plus vastes expose notre civilisation à des bouleversements permanents. À chaque avancée technologique, à chaque dépassement de limites scientifiques, les espaces et possibilités plus vastes modifient notre façon de voir les choses et les circonstances de notre vie. Pour nous faire comprendre les nouvelles dimensions de l'impact toujours plus rapide de la technologie sur la société à l'ère du numérique, le Catalyst lab sollicite notre capacité d'avoir une vision globale de l'innovation sur la base de valeurs technologiques, sociétales et culturelles. Il s'agit non seulement d'avoir une compréhension d'ensemble des technologies elles-mêmes et d'engager un vaste dialogue avec le public, mais encore d'intégrer les objectifs du développement durable dans l'élaboration des technologies, et de créer un environnement inclusif favorable à la cohésion sociale.
Avec l'exposition Ars Electronica, l'OEB saisit l'occasion du cinquantenaire de la Convention sur le brevet européen pour voir sous un jour nouveau les problèmes et enjeux les plus pressants de notre temps et pour inciter autant de monde que possible à y réfléchir et à en débattre.
À propos de Ars Electronica
Ars Electronica est une plateforme active à la jonction entre art, technologie et société. Elle organise des expositions, des programmes éducatifs et des projets de recherche centrés sur le futur de nos sociétés. Tout d'abord instituée à Linz en 1979 sous la forme d'un festival, Ars Electronica s'est étoffée en incluant un laboratoire, le Prix Ars Electronica et un musée dédié à l'exploration et à la promotion de l'art numérique et médiatique.
L'Office européen des brevets (OEB)
L'une des plus grandes organisations européennes de service public, l'OEB aide les inventeurs, les chercheurs et les entreprises partout au monde à protéger leurs inventions. Notre objectif plus général est de contribuer à rendre le monde plus sûr, plus intelligent et plus durable en favorisant l'innovation, la compétitivité et la croissance économique. Instituée en 1973 avec la signature de la Convention sur le brevet européen, l'OEB rend également accessible la plus grande source d'informations techniques au monde, ce qui est susceptible d'accélérer les découvertes novatrices.
Le lieu de l'exposition
L'Office européen des brevets inaugure cette année un espace culturel dans le sous-sol réaménagé du siège de Munich. Installé dans les locaux où étaient autrefois archivées les demandes de brevets, cet espace est ouvert aux artistes, aux historiens, aux agents de l'OEB et aux parties intéressées pour réfléchir, avec un plus vaste public, sur le rôle de la technologie au sein de la société. En proposant des expositions qui explorent le passé, le présent et le futur de l'art et de l'innovation; cet espace invite les visiteurs à découvrir l'impact que les nouvelles découvertes ont eu au fil du temps.
Crédits
L'équipe d'Ars Electronica
- Commissariat : Martin Honzik
- Production : Laura Welzenbach, Veronika Krenn, Daniela Duca De Tey et Manuela Hillmann
- Direction technique : Karl Julian Schmidinger et Klaus Dieterstorfer
- Équipe technique : Klaus Dieterstorfer, Florian Cossee et Randolf Helmstetter
- Scénographie : ANY:TIME Architekten
- Rédaction : Julia Blaas
Remerciements
- Aux artistes de l'exposition ainsi qu’à leurs assistants et soutiens.
- À l'équipe d'Ars Electronica et plus particulièrement à Veronika Liebl, Christl Baur, Katia Kreuzhuber, Martin Hieslmair, Gregor Tatschl, Christopher Sonnleitner, Gerfried Stocker, Markus Jandl, Stephan Kobler, Barbara Diesenreither.
- À l'équipe de l'OEB, et plus particulièrement à António Campinos, président de l'OEB, qui a rendu possible cette exposition.
- aqua_forensic
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©Christian Kain
Robertina Šebjanič (SI) et Gjino Šutić (HR)
Le contexte:
L’eau charrie toutes sortes d’informations sur la présence humaine ; de leur côté, les êtres humains exercent un impact majeur sur l’environnement aquatique. Quiconque observe les microorganismes évoluer dans l’eau constate une différence évidente entre les échantillons prélevés dans des régions densement peuplées et ceux provenant de zones inhabitées. L’essai vidéo et le livre mettent en avant une recherche mariant art et science : l’un et l’autre invitent à découvrir les mondes subaquatiques et les « monstres » qui les habitent, et aussi ce qui relie ces habitats à nos vies de tous les jours.
L’œuvre:
aqua_forensic révèle l’impact de polluants chimiques anthropogènes invisibles à l’œil nu sur les écosystèmes aquatiques. En alliant art, science et science citoyenne, l’œuvre multimédia engage la discussion sur l’étendue de la solidarité et de l’empathie humaine avec les environnements aquatiques. Elle s’appuie sur les expériences in vitro menées en 2018 sur les rives du Danube à Linz et sur les côtes adriatiques à Dubrovnik. La recherche en laboratoire et sur le terrain met en évidence les traces de produits pharmaceutiques – parmi lesquels des stabilisateurs de l’humeur, des antibiotiques, des analgésiques et des contraceptifs hormonaux - et leur action sur le comportement des microorganismes dans les échantillons d’eau prélevés.
La complexité des écosystèmes marins et plus généralement aquatiques, qui recouvrent plus de 70% de la surface de la planète et sont responsables de la production de près de 80% de l’oxygène atmosphérique, reste un mystère. De plus, avec les changements induits par la pollution anthropogène dans les océans, l’évolution est irrévocablement en prise avec un système socio-technologique global, déterminé par des intérêts (géo)politiques et économiques dans l’eau sur la planète. aqua_forensic explore les rapports entre la vie microbienne et l’ « aquaformation » des habitats aquatiques due à l’homme. Se pose alors la question : comment les cours d’eau et les océans ressentent-ils notre impact ?
Biographie des artistes:
Les œuvres de Robertina Šebjanič (SI) ont été exposées dans de nombreux pays. Elle explore les réalités biologiques, chimiques, (géo)politiques et culturelles des environnements aquatiques. Dans son analyse de l’anthropocène, elle utilise les termes « Aquatocène » et « aquaformation » pour décrire l’impact humain sur les environnements marins. Ses travaux ont été distingués par des prix ou nominés pour les Prix Ars Electronica, Starts Prize, Falling Walls et RE:Humanism.
Gjino Šutić (HR) est biotechnicien, artiste intermédia post-moderne, innovateur et éducateur. Il est le fondateur et directeur de l’Universal Research Institute & Gen0 Industries. Gjino mène des recherches en biotechnologie, bioélectronique, en électronique expérimentale et en ingénierie écologique. En tant qu’artiste, ses spécialités sont l’art bio, numérique, les installations et l’art hybride. Il a remporté la médaille d’or pour son travail en chimie synthétique et pharmacologie à l’ARCA 2022 (20e édition de l’International Exhibition of Inventions)
Crédits et remerciements :
- Les artistes (recherche & développement): Robertina Šebjanič (SI) et Gjino Šutić (HR)
- Projet soutenu par : Ars Electronica, dans le cadre de EMAP/EMARE
- Co-financé par le programme Europe créative de l’Union européenne
- Partenaires : UR Institute (HR), Sektor Institute (SI), Projekt Atol Institute (SI), Čistoća Dubrovnik (HR), Ministère de la culture de la République de Slovénie et Ministère de la culture de la République de Croatie
- LIMINAL
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©Christian Kain
Louis-Philippe Rondeau (CA)
Le contexte:
Célébrez la fusion entre une technologie vieille de plusieurs décennies et des perspectives nouvelles avec LIMINAL – une installation interactive qui vous invite à entrer dans une synergie instantanée entre monde physique et monde numérique. Bougez avec votre corps et devenez une métaphore visuelle pour le temps, sur fond d’une bande-son également sculptée par vos mouvements. Franchir un portail est un rituel – explorez maintenant les frontières éphémères entre le présent et le passé !
L’œuvre:
LIMINAL est une installation interactive qui incarne le passage inexorable du temps. Elle cherche à rendre manifeste la distinction entre le présent et le passé. Une arche lumineuse apparaît dans le noir : c’est un portail. Passez le seuil, et votre image est projetée sur le mur voisin, grâce à une technique de caméra à balayage de fente également pratiquée au cinéma.
Dans cette métaphore visuelle – où le présent se confond avec le passé – vous voyez votre image monter et refluer sans cesse comme la marée, au milieu de l’oubli de la lumière blanche. L’œuvre souligne le fait que toute lumière est la manifestation d’événements révolus. Le scintillement d’une étoile dans le ciel nocturne n’est qu’un instantané du passé. Le son émanant du dispositif a une dimension spatiale. Les sons changent au gré de chacun de vos mouvements et sont sculptés par vos gestes. Vous êtes ainsi encouragé à enchaîner des mouvements avec chaque moment qui passe. La lumière transcrit en images des chorégraphies improvisées, en même temps que chaque expérience sensorielle dans le temps transforme votre corps.
Biographie de l’artiste :
Dans ses œuvres, Louis-Philippe Rondeau (CA) met au point des dispositifs qui explorent la représentation qu’on se fait de soi et la performance sur un mode ludique et non-conventionnel. Son approche alliant recherche et création se présente à l’utilisateur avec une apparente simplicité de conception qui occulte la complexité du code informatique.
- MaterialLab
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©Christian Kain
Ars Electronica, avec des projets de Youyang Song (CN/DE); Milena Stavrić (AT), Julian Jauk (AT), Hana Vašatko (AT) et Lukas Gosch (AT); Naifactory Lab (ES); Diana Scherer (DE/NL).
Le contexte:
Le projet porte sur le rôle de matériaux de la prochaine génération qui seront la base pour de nouveaux modes de production et de consommation. Des procédés de fabrication industrielle plus durables et socialement responsables sont une priorité absolue, d’autant que la pénurie des matériaux et les conditions de travail déplorables persistent. Par ailleurs, au lieu de perpétuer leur dépendance des produits manufacturés, il faudrait donner aux gens les moyens de produire davantage par eux-mêmes.
L’œuvre :
Aujourd’hui, la recherche en science des matériaux porte sur les fibres synthétiques intelligentes qui s’adaptent aux conditions changeantes, tout en promouvant des normes écologiques et une économie circulaire. Cela pourrait sonner la fin de la culture de l’« extraire-fabriquer-jeter » qui est un des piliers de notre ordre social.
Les déchets deviendraient alors une source précieuse pour une nouvelle génération de matériaux. La réduction des déchets, l’allongement de la durée de vie et la valorisation des matériaux jetteraient les bases pour une gestion plus efficace des ressources. L’innovation conduirait à la redécouverte, à la réutilisation et au recyclage de matériaux courants. De plus, le projet souligne l’importance d’une science citoyenne et de la participation communautaire, de même que d’une approche collaborative qui encourage l’engagement et la prise de conscience.
Vous découvrirez sur les rayons du MaterialLab des échantillons de matériaux novateurs ; quant au documentaire vidéo, il permet une compréhension plus approfondie. Sollicitez tous vos sens et faites-vous une idée de ce que l’avenir nous réserve.
- PEELSPHERE
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Youyang Song (CN/DE)
PEELSPHERE procure une deuxième vie aux déchets alimentaires tels que les pelures de banane ou d’orange en les transformant en un matériau entièrement biodégradable et réellement circulaire, composé de restes de fruits et d’algues, au moyen d’une technique avancée d’ingénierie des matériaux. Le résultat est esthétiquement plaisant et se prête à de multiples usages ; il se veut une alternative au cuir animal et synthétique.
Biographie de l’artiste
Youyang Song (CN/DE) est un designer textile basé à Berlin qui s’attache à mettre au point un écosystème viable fait de produits biodégradables. Décidé à favoriser une approche écologique avec zéro déchets, Song s’emploie à créer un modèle d’affaires viable et conscient des enjeux de l’environnement.
- Reolivar (Earth/Air)
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Naifactory Lab (ES)
Reolivar est un biomatériau organique, compostable et réutilisable, fait de noyaux d’olives et de liants naturels.
Reolivar Earth présente un aspect ligneux et une texture céramique. Il peut être versé dans des moules pour produire des pièces complexes sans laisser de déchets.
Reolivar Air est plus léger et translucide et ressemble à du plastique. Ce matériau peut être produit de manière à répondre à des besoins variables en termes de rigidité, de flexibilité et de couleur.Biographie de l’artiste
Joseán Vilar (ES) et Silvana Catazine (BR) sont les cofondateurs de Naifactory Lab, un atelier de création transdisciplinaire qui se spécialise dans des stratégies d’ecodesign et des solutions durables contribuant à la promotion de l’économie circulaire dans les industries créatives.
- Interwoven
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Diana Scherer (DE/NL)
In her ongoing research project Interwoven, Diana Scherer cultivates plant roots to grow into intricate structures as the basis for 3D textiles. Once the roots have been trained to assume a certain form, she removes them from the soil and trims away the plant stems. Although the pieces produced are not yet wearable, they fuel hopes for a more sustainable future of fashion.
Biographie de l’artist
Dans son projet de recherche en cours Interwoven, Diana Scherer (DE/NL) fait pousser des racines de végétaux capables d’adopter des structures complexes servant de base pour des textiles 3D. Une fois que les racines ont appris à prendre une certaine forme, elle les déterre et coupe les tiges. Bien que les pièces produites ne puissent pas encore être portées, elles entretiennent l’espoir que la mode évoluera vers un avenir plus durable.
- MyCera
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Milena Stavrić (AT), Julian Jauk (AT), Hana Vašatko (AT) et Lukas Gosch (AT)
MyCera est un matériau de construction durable composé d’argile, de sciure et de mycélium. L’impression 3D permet de le transformer dans des corps complexes, légers, ressemblant à des briques, comportant des espaces creux qui seront remplis d’un mélange de substrat organique et de la partie végétative des champignons, le mycélium.
Biographie des artistes
Milena Stavrić (AT), Julian Jauk (AT), Hana Vašatko (AT) et Lukas Gosch (AT) forment un groupe interdisciplinaire de chercheurs de l’Institut d’architecture et des médias de l’Université de Graz, Autriche.
- Felix
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Milena Stavrić (AT), Julian Jauk (AT), Hana Vašatko (AT) and Lukas Gosch (AT)
Felix est un module utilisable à la fois en tant qu’élément autonome, et pour être empilé et former une colonne ou un pilier. Il peut alors entrer dans la création de nouveaux espaces tout en conservant une un aspect visuel propre. De plus, sa structure tubulaire peut être remplie d’un substrat inoculé avec du mycélium. Le matériau vivant fait office de liant. Les modules empilés se trouvent solidarisés pour constituer une pièce d’un seul tenant.
Biographie des artistes
Milena Stavrić (AT), Julian Jauk (AT), Hana Vašatko (AT) et Lukas Gosch (AT) forment un groupe interdisciplinaire de chercheurs de l’Institute d’architecture et des médias de l’Université de Graz, Autriche.
- Perfect Sleep
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©Christian Kain
Tega Brain (AU) et Sam Lavigne (US)
Le contexte:
Vous est-il jamais venu à l’esprit que le « sommeil » pourrait jouer un rôle dans le génie climatique ? Le visiteur est invité à s’allonger et à écouter ce que des écrivains, scientifiques, universitaires et militants ont à dire sur le sommeil. L’installation Sleep Study comprend des chaises longues spécialement conçues, avec un recueil de textes exposant les corrélations entre le sommeil et les émissions de CO2, le PIB, la santé mentale et d’autres aspects. L’application Perfect Sleep peut être téléchargée et l’expérience peut être reproduite n’importe où : https://perfectsleep.labr.io/#
L’œuvre :
Perfect Sleep porte sur le rapport entre manque de sommeil et réchauffement climatique, produits d’un même modèle économique, l’extractivisme, où la régénération, le repos et les limites naturelles sont dépréciés. Le projet est composé d’une application pour smartphone et d’une installation. L'application Perfect Sleep amène les utilisateurs à allonger progressivement la durée de leur sommeil sur une période de trois ans, dans le but d'atteindre un état de « sommeil total ».
Des textes incubateurs de rêves dus à Simone Browne, Johanna Hedva, Holly Jean Buck et Sophie Lewis guident les utilisateurs vers la représentation mentale d’un monde alternatif durant le sommeil. La compositrice Luisa Pereira a transformé ces textes en paysages de rêve. Sleep Study propose des chaises longues spécialement conçues sur lesquelles on s’allonge pour faire l’expérience de ces paysages de rêve. Les chaises s’inspirent dans leur design des chaises longues du roman de Thomas Mann La Montagne magique, ainsi que des caissons à sieste de la Silicon Valley.
L’œuvre comporte également la tentative de modéliser l’impact climatique de l’évolution des habitudes de sommeil des utilisateurs. Elle s’appuie sur des recherches postulant une corrélation entre la durée moyenne de sommeil, le PIB et les émissions de CO2. Des scénarios de réduction des émissions sont proposés en rapport avec les différentes durées de sommeil.
Biographie des artistes:
Tega Brain (AU) est une artiste et ingénieure en environnement née en Australie. Elle s’est fait connaître par ses travaux liés à l’écologie, aux systèmes de données et aux infrastructures. Elle a créé des réseaux sans fil contrôlés par des phénomènes environnementaux, des systèmes de caviardage des données personnelles et un service de rencontres fondé sur l’odorat. Tega est professeure associée en design intégré industriel et médias à la New York University, et co-auteur d’un premier ouvrage, Code as Creative Medium, avec Golan Levin.
Sam Lavigne (US) est un artiste et enseignant dont le travail est centré sur des thèmes tels que les données, la surveillance, la police, le traitement des langues naturelles et l’automation. Il est professeur assistant au département de design de l’ UT Austin. Sam est aussi actif dans la création ou la contribution à des projets de logiciels libres dans le domaine des arts. Il a auparavant été rédacteur en charge des projets spéciaux de la revue New Inquiry.
Crédits et remerciements:
- Artistes: Tega Brain et Sam Lavigne
- Dream Incubation : textes de Simone Browne, Johanna Hedva, Holly Jean Buck et Sophie Lewis. Son composé par Luisa Pereira. Mobilier conçu en collaboration avec le Jordana Maisie Design Studio.
- Commande du musée Sinclair-Haus, Stiftung Kunst und Natur, Bad Homburg.
- Proof of Work
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©Christian Kain
Anna Ridler (UK)
Le contexte:
Vous êtes-vous jamais demandé d’où venaient les ensembles de données qui alimentent l’intelligence artificielle ? Découvrez l’interaction complexe qui s’instaure entre systèmes de classification de données et systèmes de biais dans les processus automatisés ! Les coquillages sont des ensembles de données concrets prélevés dans la Tamise ; à ce titre, ils symbolisent la nature physique au milieu d’un paysage numérique et incitent à contempler le changement, les flux et interdépendances qui relient monde humain et monde naturel. L’œuvre vidéo documente le processus laborieux de création de ces ensembles de données. L’attention portée à la signification profonde d’un objet individuel tourne à la réflexion sur le monde qui évolue autour de nous.
L’œuvre :
Pour un artiste, la fabrication et la monstration font partie intégrante de la création. Proof of Work met en évidence le travail effectué pour réunir l’ensemble de données pour le NFT (jeton non fongible) The Shell Record, et la manière dont cet ensemble de données a ensuite été lu par une machine afin de créer des coquillages synthétiques. Pour constituer l’ensemble de données, il a fallu plusieurs mois de repérage et de collecte de coquillages en plusieurs emplacements le long de la Tamise, l’un des plus vastes sites archéologiques à ciel ouvert au monde. C’est toute l’histoire du cours d’eau qui se lit dans les coquillages trouvés le long de ses rives.
On trouve de nombreuses coquilles d’huîtres, alors même que les huîtres ont cessé de vivre dans la Tamise, en partie à cause de la pollution. Elles étaient pourtant encore prévalentes sous les règnes de Victoria et de George V, et même du temps des Romains, sans compter avant. Entre temps, de nouvelles variétés de coquillages ont été importées au gré des diverses vagues de mondialisation et le long des nouvelles routes maritimes. Les chercheurs observent que les coquilles d’organismes qui ont peuplé le cours d’eau depuis l’ère glacière se font rares depuis l’arrivée de nouvelles espèces invasives. Un jour, ces espèces se seront fossilisées à leur tour et témoigneront de l’Anthropocène.
Biographie de l’artiste :
Anna Ridler (UK) est une artiste et chercheure fascinée par les technologies qui aident à comprendre le monde, notamment dans le domaine du mesurage, de la quantification et de la nature. Les ensembles de données lui servent à construire des récits sans équivalent. Ses œuvres ont été exposées dans les institutions de nombreux pays, parmi lesquelles le Barbican Centre, le Centre Pompidou, le HEK Basel, The Photographers' Gallery, le ZKM Karlsruhe, Ars Electronica et le Victoria and Albert Museum.
- TerraPort
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©Christian Kain
Dorotea Dolinšek (SI)
Le contexte:
S’inspirant de la recherche spatiale, Dorotea Dolinšek a réalisé une machine de production circulaire de denrées alimentaires capable d’enrichir automatiquement les sols. Le dispositif est conçu pour Mars ; cependant il peut dès à présent avoir un impact sur la vie sur Terre. Le soja est cultivé dans du régolithe (fins dépôts de poussière de roche) et on peut l’observer pousser lentement. En mettant son organisme à contribution pour contribuer à fertiliser le sol, l’artiste introduit une perspective volontairement féministe. La machine est totalement fonctionnelle. L’itération a cependant été adaptée pour incorporer des liquides colorés qui simulent le processus.
L’œuvre :
Nous devons les progrès de la technologie spatiale à ce que nous savons à la fois de l’espace interstellaire et de la vie sur Terre. S’inspirant des travaux les plus récents en astrobiologie et des prototypes pour la terraformation de planètes dont la colonisation par les êtres humains est envisagée, l’artiste a mis au point une machine pour l’amélioration automatisée des fins dépôts de poussière sur la surface de la planète Mars (« régolithe martien »). Elle plante du soja (Glycine max) dans le régolithe et le nourrit avec un mélange organique d’urine humaine retraitée, de sang menstruel séché et de cheveux hachés menu. Pendant que le régolithe est transporté sur convoyeurs à bande, les substances organiques et minérales se décomposent peu à peu et il en résulte un substrat capable de nourrir des microorganismes et des plantes vivantes.
TerraPort est le premier d’une série de projets exprimant la détermination de l’artiste à s’intéresser à la fragilité de la vie sur Terre sous le signe de la crise écologique actuelle. Dans son travail, elle met à contribution son propre organisme pour rendre fertiles de nouvelles civilisations interplanétaires.
Biographie de l’artiste :
Dorotea Dolinšek (SI) est une artiste spécialisée dans les nouveaux médias basée à Ljubljana. Elle s’est formée à la peinture à l’Académie des beaux-arts de Venise et travaille actuellement à sa thèse de Master au département de vidéo et des nouveaux médias de l’Académie des beaux-arts et du design de Ljubljana. Elle saisit l’occasion de ses investigations artistiques centrées sur la vie dans l’espace dans des conditions extrêmes pour faire le lien avec les conditions de survie à la profonde crise écologique que traverse notre planète.
Crédits et remerciements:
- Construction : Jože Zajc | Transformation du verre : Zvonko Drobnič | Conseil d’expert : Kristijan Tkalec | Éclairage et soutien technique : Jure Sajovic, Simon Gmajner | Programmation et impression 3D : Jakob Grčman | Remerciements : Robert Černelč, Sašo Sedlaček (Académie des beaux-arts et du design, UL), Dr. Marko Flajšman (Faculté de biotechnologie – Département d’agronomie, UL) | Photographie : Katja Goliat
- Production: Zavod Kersnikova / Galerija Kapelica | Soutien : Ministère de la culture de la République de Slovénie, Municipalité de Ljubljana – Département de la culture
- Unfinished Sculpture - Captives #1
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©Christian Kain
Quayola (IT)
Le contexte:
La recherche toujours en cours derrière Unfinished Sculptures s’inspire des Esclaves (c. 1510-1530) de Michel-Ange, une série de sculptures inachevées devenue emblématiques de l’expressivité propre aux œuvres qui donnent à lire le processus de leur réalisation. Désormais, avec l’essor de l’automatisation, c’est notre rapport aux machines qui mérite d’être examiné de plus près. Selon les spéculations de Quayola, de nouvelles stratégies de robotisation de la sculpture devraient voir le jour, où la technologie sera plus un collaborateur qu’un instrument de la créativité humaine.
L’œuvre :
La série Captives est une méditation contemporaine sur la série de sculptures inachevées de Michel-Ange. Tout en se référant à la sculpture de la Renaissance italienne, la série de Quayola s’intéresse moins à la figuration qu’à l’articulation de la matière elle-même. Comme dans les Esclaves originaux, les figures inachevées de Quayola documentent l’histoire de leur création et de leur transformation. La sculpture physique exposée ici, Captives #1, a été le point de départ pour Sculpture Factory, projet de recherche toujours en cours portant sur le recours à la robotique pour (re)produire des sculptures classiques.
La vidéo jointe à la sculpture est un documentaire sur la Sculpture Factory. Un robot industriel de grande taille sculpte en temps réel d’innombrables variations de chefs d’œuvres de l’histoire de l’art. Sans jamais achever aucune sculpture, chaque tentative produit de nouvelles articulations de la matière. Il en résulte une vision hybride – un lent processus de découverte qui ne vise pas en premier lieu à reproduire un objet d’art de la Renaissance en particulier, mais plutôt à montrer les possibilités infinies que recèle chaque tentative de le reproduire.
Biographie de l’artiste :
Quayola (IT) se sert de la technologie comme d’une loupe à travers laquelle il scrute les tensions, ou l’équilibre, régnant entre des forces apparemment opposées : réel et artificiel, figuratif et abstrait, ancien et nouveau. Dans ses installations immersives, Quayola s’empare d’une imagerie canonique, et entreprend de la réimaginer par son utilisation de la technologie contemporaine.
Crédits et remerciements:
- Œuvre de Quayola
- Production : Quayola Studio
- Développement du logiciel : Natan Sinigaglia, Matt Swoboda, Julien Vuillet; Son : David Kamp; Zbrush : James Hardingham; Assistants : Matteo Zamagni, Aymie Backler; Fabrication : Voxeljets
- Avec le soutien d’Ars Electronica et de la MU Gallery, Eindhoven.
- Deep vision – immersive exhibition
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©Christian Kain
La mise au point de technologies d’imagerie numérique a sans aucun doute modifié et élargi notre perception du monde. Les nouvelles possibilités pour transformer des concepts abstraits en une information qui peut être présentée et communiquée ont redéfini de façon décisive notre compréhension du monde. DEEP VISION est un espace média polyvalent accueillant des formes novatrices d’enseignement, de formation et de divertissement, ainsi que de nouvelles modalités de présentation et d’expression par les arts. DEEP VISION se veut un prototype au service de la convergence de nouvelles possibilités, de formes uniques de représentation, et de l’accompagnement des défis techniques et sociétaux. Son équipement technique et son orientation sur les contenus sont justement conçus pour explorer ces recoupements. Tirant son inspiration du concept immersif de DEEP SPACE au Centre Ars Electronica Center, DEEP VISION présente trois projets captivants : Made to Measure, ainsi que Gigapixel Editions et Pulse of the EPO, qui sont des commandes numériques de l’OEB.
- Pulse of the EPO
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Quadrature (DE)
©Christian Kain
Le contexte :
Pulse of the EPO s’inspire des vastes banques de données de l’OEB. L’œuvre entreprend d’illustrer par l’image l’évolution des données relatives aux brevets durant ces cinquante dernières années en faisant ressortir les tendances technologiques et la direction prise par l’innovation en Europe et au-delà. Composé de toute une série de brefs récits d’une à deux minutes, Pulse of the EPO est une réflexion sur le profond impact que l’Office européen des brevets exerce sur les processus mondiaux de transformation.
L'œuvre :
Pulse of the EPO met en évidence la force transformatrice de la créativité dans les sciences et la technologie, Ses matières premières : l’énorme quantité d’informations techniques et de documents que l’OEB conserve conformément à sa mission de favoriser l’innovation, la compétitivité et la croissance économique.
L’œuvre propose une série d’histoires reflétant l’impact mondial exercé par l’OEB. L’approche observationnelle se mêle à des spéculations subjectives et à la licence poétique. L’inspiration provient de l’immense volume de données, sans rapport avec un contexte précis – des données brutes qui attendent d’être traitées, affinées ou mélangées.
Les choix esthétiques et la dramaturgie sont déterminés par divers paramètres provenant des banques de données de l’OEB, comme la date de soumission d’une demande de brevet, le pays ou lieu d’origine, le demandeur lui-même, le temps qui sépare le dépôt de la demande et la délivrance ou le refus du brevet, le nombre de citations d’une demande de brevet, les domaines techniques, les titres des demandes, les événements juridiques, les familles de brevets et beaucoup d’autres choses. Dans chaque récit, le son et l’image ont été générés simultanément, et s’appuient tous deux sur les ensembles de données de l’OEB. Ceux-ci apportent des renseignements supplémentaires sur les brevets, notamment sur les centaines de milliers d’innovations relevant des technologies d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ses effets.Biographie des artistes :
Quadrature, un duo d’artistes basé à Berlin, voit dans les données et la technologies des moyens pour lire et écrire des faits réels. Il emprunte une approche transdisciplinaire, en créant des performances et installations fondées sur le temps, des sculptures traditionnelles et des œuvres bidimensionnelles. Il travaille sur les méthodes et les histoires en rapport avec l’exploration de notre monde et du cosmos. Composé de Juliane Götz et Sebastian Neitsch (avec Jan Bernstein jusqu’en 2016), le duo a été primé et distingué par de nombreuses institutions, parmi lesquelles Ars Electronica, Kunstfonds Bonn, Akademie Schloss Solitude, LaBecque, PODIUM Esslingen, et le Hertz-lab du ZKM Karlsruhe.
Référence :
- Œuvre d’art originale : Quadrature
- Commande de l’Office européen des brevets dans le cadre de l’exposition Ars Electronica - Catalyst Lab 2023
- Gigapixel Editions - the EPO's high-resolution digitalised art archive
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Ars Electronica
©Christian Kain
Le contexte:
Un archivage numérique d’œuvres d’arts de la collection de l’OEB a été entrepris en recourant à la photographie à très haute résolution et aux mosaïques d’images numériques. Pour chaque œuvre, de multiples images à haute résolution ont ainsi été assemblées en une représentation numérique unique de l’œuvre, permettant de zoomer sur des détails qui auraient auparavant échappé à l’observation. Sucrologist (2016) de Paul Leitner, Noonday Sun (2019) d’Afra Eisma et CFRP Cityscape XI (2019) d’Ivan Šuletić sont les trois premières œuvres de la collection qui peuvent être examinées ainsi.
L’œuvre :
Ces premiers résultats proposés par Gigapixel Editions permettent d’explorer la dimension esthétique de l’acte de collectionner, de tisser et de peindre en s’appuyant sur le matériel conservé dans une archive numérique, où la reproduction de chacune de ces œuvres d’art représente environ un milliard de pixels. Ce degré de détail n’est devenu possible en photographie numérique que depuis la dernière décennie. Voilà qui ouvre des perspectives nouvelles pour les responsables de collections et les chercheurs en histoire de l’art - et pour le public en général. Grâce à cette nouvelle technologie, ils peuvent examiner les œuvres d’art en ligne de façon plus détaillée qu’ils ne le pourraient dans la plupart des lieux d’exposition traditionnels.
Les motifs et inscriptions d’une variété extraordinaire qui ornent les sachets de sucre de l’œuvre de Paul Leitner Sucrologist (350 x 200 cm) sont visibles comme jamais auparavant, dans un superbe détail. La tapisserie exécutée avec amour et spontanéité d’Afra Eisma est la deuxième en dimensions des trois œuvres ainsi traitées et de loin la plus colorée. Elle donne l’impression d’une esthétique de street art version art textile. L’huile sur toile, légèrement plus petite (200 x 180 cm), d'Ivan Šuletić complète le cycle. Partant d’une image numérique trouvée sur Internet représentant un endroit où il n’est jamais allé, l’artiste se livre à des procédés expérimentaux de peinture et de dessin de paysages urbains, sur un mode quasi mécanique et dépersonnalisé, dans une époque dominée par d’interminables odyssées numériques et par les flux des médias-sociaux.
Biographie des artistes:
Paul Leitner (AT) vit et travaille à Vienne, où il s’est diplômé auprès de l’Université des arts appliqués en 2011. Il transforme des objets et appareils de la vie de tous les jours en œuvres d’art subtiles et sophistiquées, qui prennent souvent la forme d’installations pluridimensionnelles.
Afra Eisma (NL) a étudié les beaux-arts à l’Académie royale des Beaux-Arts de La Haye et à Central Saint Martins à London. Elle travaille surtout avec des textiles et de la céramique avec lesquels elle crée des installations colorées, immersives, porteuses de messages cachés et d’une émotion toute particulière.
Ivan Šuletić (RS) vit et travaille à Belgrade, où il a obtenu son doctorat en beaux-arts à la Faculté des beaux-arts en 2015. Il travaille et expose dans de nombreux endroits en tant qu’artiste visuel, et il est par ailleurs professeur assistant à la Faculté d’Architecture de sa ville.
Crédits et remerciements:
- Production et édition : Ars Electronica
- Photographie gigapixel : Florian Voggeneder
- Son et musique : Karl Julian Schmidinger
- Œuvres d’art originales : Paul Leitner Sucrologist (2016), Afra Eisma Noonday sun (2019), Ivan Šuletić CFRP Cityscape XI (2019)
- Commande de l’Office européen des brevets dans le cadre de l’exposition Catalyst Lab 2023 d’Ars Electronica
- Made to Measure
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Laokoon: Cosima Terrasse (FR), Moritz Riesewieck (DE) et Hans Block (DE)
Le contexte:
Le savoir est un pouvoir. Et de nos jours, où données égalent savoir, ce sont les données qui sont le pouvoir. Tous les jours, nous laissons sur la toile des traces significatives d’informations sur notre personne. Laokoon a relevé le défi de reconstruire une personne uniquement sur la base de ces traces, en utilisant les données de ses recherches sur google. Le résultat est une installation vidéo à trois canaux qui encourage les spectateurs à réfléchir à leur activité en ligne et à songer à utiliser des outils pour protéger leur sphère privée.
L’œuvre :
Dans une expérience artistique d’exploitation des données, Laokoon a créé un sosie uniquement sur la base des données personnelles laissées sur Google par un inconnu. Cinq années de la vie de cet inconnu ont été méticuleusement reconstruites et filmées sur scène. Quelques mois plus tard, l’inconnu a rencontré son sosie construit à partir de données. Un film et sur un site web interactif permettent de revivre cette expérience unique. Les visiteurs peuvent s’y convaincre à quel point on peut aller loin dans la connaissance de la vie intérieure et des secrets les plus intimes des gens ; et c’est nous qui permettons à Google, Facebook et à d’autres plateformes en ligne d’acquérir ces connaissances jour après jour.
Mettant à profit un format numérique de narration novateur et complexe, le projet Made to Measure, qui croise plusieurs médias, y compris un documentaire TV, montre comment les entreprises de haute technologie recueillent les données de milliards de personnes, sans hésiter à profit de leurs faiblesses, de leur insécurité, de leurs maladies et de leur susceptibilité aux addictions.
Biographie des artistes:
Laokoon, composé de Cosima Terrasse (FR), Hans Block (DE) et Moritz Riesewieck (DE), est un groupe cross-médias basé à Berlin et à Vienna. Nominé pour un Emmy Award, il s’est fait connaître pour ses expériences immersives et ses documentaires TV qui explorent ce qui se passe à l’intersection entre technologie et société.
Crédits et remerciements:
- Direction: Cosima Terrasse, Moritz Riesewieck, Hans Block
- Développement : Gruppe Laokoon, Kulturstiftung des Bundes
- En coproduction avec : WDR, SRG SSR, OSZE RfOM, Docmine and rbb
- En collaboration avec : PACT Zollverein
- Avec le soutien de : Kulturhaus Brotfabrik, vorAnker, Universität für Angewandte Kunst Wien, Starts in Motion et avec l’aimable soutien de l‘Ambassade d’Allemagne.