La Convention sur le brevet européen – Sommaire
du 5 octobre 1973
Section I
Compétence
Article premier1
(1) Pour les actions intentées contre le titulaire d'une demande de brevet européen visant à faire valoir le droit à l'obtention du brevet européen pour un ou plusieurs des États contractants désignés dans la demande de brevet européen, la compétence des tribunaux des États contractants est déterminée conformément aux articles 2 à 6.
(2) Sont assimilées aux tribunaux, au sens du présent protocole, les autorités qui, selon la loi nationale d'un État contractant, sont compétentes pour statuer sur les actions visées au paragraphe 1. Les États contractants donnent connaissance à l'Office européen des brevets des autorités auxquelles est conférée une telle compétence ; l'Office européen des brevets en avise les autres États contractants.
(3) Au sens du présent protocole, on entend par États contractants ceux des États parties à la convention qui n'ont pas exclu l'application de ce protocole en vertu de l'article 167 CBE de la convention.
Article 2
Sous réserve des articles 4 et 5, le titulaire d'une demande de brevet européen ayant son domicile ou son siège dans l'un des États contractants est attrait devant les juridictions dudit État contractant.
Article 3
Sous réserve des articles 4 et 5, lorsque le titulaire d'une demande de brevet européen n'a ni domicile ni siège dans aucun des États contractants, et lorsque la personne qui fait valoir le droit à l'obtention du brevet européen a son domicile ou son siège dans l'un des États contractants, les juridictions de ce dernier État sont seules compétentes.
Article 4
Si l'objet de la demande de brevet européen est une invention d'un employé, sont seules compétentes pour connaître des actions opposant l'employeur et l'employé, sous réserve de l'article 5, les juridictions de l'État contractant selon le droit duquel est déterminé le droit au brevet européen conformément à l'article 60, paragraphe 1 CBE, deuxième phrase de la convention.
Article 5
(1) Si, par une convention écrite ou par une convention verbale confirmée par écrit, les parties à un différend relatif au droit à l'obtention du brevet européen ont désigné un tribunal ou les tribunaux d'un État contractant particulier pour connaître de ce différend, le tribunal ou les tribunaux de cet État sont seuls compétents.
(2) Toutefois, si les parties sont un employé et son employeur, le paragraphe 1 n'est applicable que dans la mesure où le droit national qui régit le contrat de travail autorise une telle convention.
Article 6
Pour les cas où les articles 2 à 4 et l'article 5, paragraphe 1 ne s'appliquent pas, les juridictions de la République fédérale d'Allemagne sont seules compétentes.
Article 7
Les juridictions des États contractants saisies de l'une des actions visées à l'article premier vérifient d'office si elles sont compétentes conformément aux articles 2 à article 6.
Article 8
(1) Lorsque des demandes ayant le même objet et la même cause sont formées entre les mêmes parties devant des juridictions d'États contractants différents, la juridiction saisie ultérieurement doit, même d'office, se dessaisir en faveur du tribunal premier saisi.
(2) La juridiction qui devrait se dessaisir en vertu du paragraphe 1 surseoit à statuer jusqu'à ce que la décision du tribunal premier saisi soit passée en force de chose jugée, si la compétence de ce dernier tribunal est contestée.
Section II
Reconnaissance
Article 92
(1) Sous réserve des dispositions de l'article 11, paragraphe 2, les décisions passées en force de chose jugée rendues dans un État contractant, en ce qui concerne le droit à l'obtention du brevet européen pour un ou plusieurs États désignés dans la demande de brevet européen, sont reconnues dans les autres États contractants, sans qu'il soit nécessaire de recourir à aucune procédure.
(2) Il ne peut être procédé ni au contrôle de la compétence de la juridiction dont la décision doit être reconnue ni à la révision au fond de cette décision.
Article 10
L'article 9, paragraphe 1 n'est pas applicable lorsque :
a) le titulaire d'une demande de brevet européen qui a été attrait devant une juridiction et n'a pas comparu établit que l'acte introductif d'instance ne lui a pas été signifié régulièrement et en temps utile pour lui permettre de se défendre, ou
b) le titulaire d'une demande de brevet européen établit qu'une décision rendue dans un État contractant au terme d'une procédure opposant les mêmes parties et introduite antérieurement à celle qui a conduit à la décision dont la reconnaissance est demandée, est inconciliable avec cette dernière décision.
Article 11
(1) Dans les rapports entre États contractants, les dispositions du présent protocole priment les dispositions contraires d'autres conventions relatives à la compétence judiciaire ou à la reconnaissance des décisions.
(2) Le présent protocole ne fait pas obstacle à l'application d'un autre accord entre un État contractant et un État qui n'est pas lié par ce protocole.